Panthéon des sports canadiens Histoire et société canadienne : Sous l’angle du sport Musée virtuel du Canada (MVC)
English

PrécédentSuivant

Alex Decoteau était un coureur de fond Cri exceptionnellement talentueux. Dans les années précédant la Première Guerre mondiale, les organisateurs lui décernaient souvent le trophée avant même le début de la course. Decoteau était cependant bien plus qu'un athlète exceptionnel. Toute sa vie, il s'est appliqué toute sa vie à servir sa communauté avec humilité et intégrité. Sa carrière est en fait un hommage à la mémoire de son père. En 1909, il a rejoint le corps de police d'Edmonton, devenant ainsi le premier agent de police autochtone du Canada. Sa persévérance lui a permis de gravir les rangs. Rapidement nommé sergent, il a pris la tête du service de police de la division Ouest d'Edmonton peu de temps avant l'éclatement de la Première Guerre mondiale. Déterminé à s'élever à un statut semblable à celui de son père dans la communauté Cri, il s'est enrôlé dans le Corps expéditionnaire canadien, servant tout d'abord dans le 202e Bataillon d'infanterie. Il se joindra plus tard au 49e bataillon d'infanterie.

Les prouesses sportives de Decoteau sont légendaires. Lors de sa deuxième course sur route, il a battu le record de l'Ouest canadien du 5 milles. En 1912, il a raté de peu la médaille de bronze du 5000 m des Jeux olympiques de Stockholm en raison de crampes chroniques aux jambes. Alors qu'il était stationné en Angleterre avant de rejoindre le front, Decoteau a remporté une course avec une telle avance que le roi George V qui assistait à la compétition lui a remis une montre de poche en or. À son arrivée à sa deuxième course en Angleterre, il a eu la surprise d'apprendre qu'il s'agissait d'une course de cyclisme. Il a emprunté un vélo et gagné la course.

Par une triste ironie du sort, c'est le talent exceptionnel de Decoteau qui lui a coûté la vie. Afin de contourner les conditions pénibles de la Première Guerre mondiale, les soldats athlétiques devaient courir d'une position à l'autre pour transmettre des messages ou se rendre sur la ligne de front et en revenir pour faire un rapport à l'état-major resté au quartier général. C'était l'un des postes les plus dangereux parce que les messagers quittaient la sécurité et le couvert des tranchées. Decoteau a caché la véritable nature de ses fonctions à sa famille rongée d'inquiétude et il a sans cesse fait preuve d'un courage hors du commun. Il est tombé sous les balles d'un tireur embusqué lors de la bataille de Passchendaele à la fin de l'année 1917, peu après avoir écrit à sa sœur les mots suivants : « Il y a bien sûr du travail à faire et je dois rester jusqu'à ce que nous le finissions. Rappelle-moi au souvenir des quelques amis qu'il me reste. »


Photographie d'Alex Decoteau devant une tente
Alex a reçu une formation de soldat à Camp Sarcee à Calgary en Alberta. Dans une lettre à un ami, il écrit : « Peu importe ce qui m'attend, je suis prêt. Je ferai tout pour mettre fin à cette foutue guerre. » Son entêtement à se battre pour le Canada témoignait de son sens du devoir et son courage.
Collection: Saskatchewan Sports Hall of Fame and Museum

Bague en argent ornée du nombre 202 en bleu
Alex s'est enrôlé comme soldat dans le 202e bataillon d'infanterie surnommé l'Edmonton Sportsmen's Battalion. Son service pendant la Première Guerre mondiale a été souligné par une course commémorative et des funérailles à Ypres en Belgique.
Collection: Service de police d'Edmonton

Photographie d'Alex Decoteau avec ses trophées et médailles
Les trophées et médailles témoignent des prouesses d'Alex en course à pied. Un des premiers champions de course d'Edmonton, le dynamisme et la passion qui l'animait l'ont amené jusqu'aux Jeux olympiques de 1912. En reconnaissance pour son dévouement envers l'excellence et sa contribution à la société, la ville d'Edmonton a nommé un parc en son honneur.
Collection: Service de police d'Edmonton

Montre de poche en or d'Alex Decoteau
Une des possessions les plus chères d'Alex était la montre de poche en or que lui avait donnée le roi George V en récompense pour sa victoire à la course de cinq milles à l'occasion d'une journée spotive militaire en Angleterre. Pendant sa carrière, il a disputé des courses sur des distances d'un demi-mile à dix milles, faisant ainsi la démonstration de sa force et de sa combativité.
Collection: Service de police d'Edmonton



PrécédentSuivant