Panthéon des sports canadiens Histoire et société canadienne : Sous l’angle du sport Musée virtuel du Canada (MVC)
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Un des liens les plus évidents entre le sport et l'armée est leur capacité à produire des athlètes et des soldats talentueux, disciplinés, appliqués, compétitifs et coriaces. Lorsque le Canada s'est retrouvé sans équipe pour les Jeux olympiques de 1948 à Londres en raison des incertitudes quant à l'autorisation des joueurs amateurs ou professionnels à jouer, le choix évident était de se tourner vers une institution au sortir d'une longue période d'activité : l'armée.

Deux jours à peine avant la date limite de la Ligue Internationale de Hockey sur Glace pour l'inscription aux Jeux olympiques, et deux mois à peine avant le début des Jeux olympiques, Sandy Watson, un médecin militaire supérieur de l'Aviation royale canadienne, a reçu la permission de « bricoler » une équipe suffisamment amateur à partir de membres de l'ARC. Watson était scandalisé de l'incapacité du berceau du hockey à envoyer une équipe à la plus belle occasion de faire connaître le sport. Il connaissait bien les équipes de hockey de l'ARC qui affrontaient d'autres équipes de l'armée canadienne à Londres en attendant leur retour au Canada à la fin de la guerre.

Watson avait besoin d'un entraîneur et il a approché le Sergent Frank Boucher, un ancien joueur de la Ligue américaine de hockey dont le père et l'oncle avaient joué dans la LNH. Ensemble, ils ont fait le tour des bases aériennes du Canada à la recherche de joueurs. Il n'y avait qu'un problème : le groupe original avait risqué sa vie sur les champs de bataille pendant dix ans et ne jouait plus particulièrement bien au hockey. L'équipe a perdu son premier match 7-0 contre l'Université McGill avant de cumuler défaite sur défaite. Les médias étaient indignés à l'idée que le Canada ne soit pas à la hauteur sur la scène internationale.

Quelques heures avant le départ de New York du bateau, la composition de l'équipe de 17 joueurs n'était toujours pas arrêtée. Un des joueurs choisis à la dernière minute, le gardien de but substitut Murray Dowey, avait l'étoffe d'une légende. Pendant les Jeux olympiques, l'équipe a épaté en n'accordant aucun but, une qualité essentielle dans un tournoi où c'est la meilleure fiche qui détermine le gagnant. Ne ratant aucune occasion, les « Flyers », ou plutôt le Canada, ont remporté tous leurs matchs. Ils ont même réussi un jeu blanc à égalité contre la favorite du tournoi, la Tchécoslovaquie. Les équipes canadiennes et tchécoslovaques ont conclu le tournoi avec la même fiche : huit victoires et un match nul. Mais avec ses cinq blanchissages, l'équipe unifoliée a été couronnée championne olympique à la grande surprise de la presse et du public canadiens.


Photographie de l'équipe de hockey de l'ARC
Tous les sports demandent de l'adresse, une disposition, de la stratégie et un esprit de compétition pour gagner. L'équipe des Flyers de l'Aviation royale canadienne a été mise sur pied quelques semaines à peine avant le début des Jeux olympiques d'hiver, mais chacun des matchs disputés a été un hommage à la motivation, la passion et la volonté de gagner de ses joueurs qui sont revenus au pays avec la médaille d'or.
Collection: Panthéon des sports canadiens

patins de hockey d'hommes à botte de cuir
Le Sergent de section Louis Lecompte était défenseur dans l'équipe de hockey des Flyers de l'ARC. Les matchs se déroulaient sur une patinoire extérieure, à la merci des conditions météorologiques comme les tempêtes de neige ou le vent chaud qui faisait fondre la glace en plein match. Lecompte a continué sa carrière sportive comme arbitre, poste qu'il a occupé aux Jeux olympiques d'hiver de 1952.
Collection: Panthéon des sports canadiens

Photographie des Flyers de l'ARC en uniforme militaire
L'équipe des Flyers de l'ARC était composée de personnel de l'aviation canadienne et de deux civils intégrés à la Réserve navale. De nombreux joueurs de l'équipe avaient combattu pendant la Seconde Guerre mondiale et en 1948, certains étaient toujours en service actif. Cinq joueurs étaient décorés de la Croix militaire. Ils se sont appuyés sur la discipline et la collaboration apprises en service pour produire une équipe digne de la médaille d'or.
Collection: Panthéon des sports canadiens

Photographie des Flyers de l'ARC pendant un match de hockey sur une patinoire extérieure
À l'issue du tournoi disputé par groupes, les Flyers de l'ARC étaient à égalité avec la Tchécoslovaquie. La médaille d'or leur est toutefois revenue parce qu'ils avaient la meilleure différence de buts. Du début à la fin du tournoi, l'équipe a fait preuve de beaucoup de sang-froid malgré les arbitres partiaux et les balles de neige lancées par les spectateurs.
Collection: Panthéon des sports canadiens

Telegramme envoyé à Louis Lecompte
Aujourd'hui, nos messages textes voyagent par internet. En 1948, c'est le télégramme qui permettait d'envoyer des messages destinés à des endroits éloignés. Louis Lecompte et ses coéquipiers ont reçu une foule de télégrammes de félicitations, dont le nombre de mots se devait d'être limité. Ces quelques mots expriment toute la fierté d'un pays.
Collection: Panthéon des sports canadiens

Carte d'identité des Jeux olympiques d'hiver de 1948
Les 13 membres originaux des Flyers de l'ARC, choisis parmi de nombreux candidats, ont perdu leur premier match hors-concours. En conséquence, plusieurs joueurs ont été remplacés, incluant Reg Schroeter, qui jouait à l'avant. Il y a eu des changements à la composition de l'équipe jusqu'à l'embarquement sur le bateau qui devait l'amener en Europe pour prendre part aux Jeux olympiques d'hiver de 1948.
Collection: Panthéon des sports canadiens

Écusson circulaire de champion olympique de 1948 et de champion du monde des Flyers de l'ARC orné de la feuille d'érable avec le mot CANADA au centre.
Dans les années 40, les Championnats du monde avaient lieu en même temps que les Jeux olympiques. En plus d'être champions olympiques, les Flyers de l'ARC ont également été couronnés champions du monde. L'équipe a ensuite joué une série de matchs hors-concours en Europe avant de rentrer au Canada en héros en avril 1948. L'équipe s'est dissoute au retour, mais l'amitié entre les joueurs a duré pour la vie.
Collection: Panthéon des sports canadiens



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