Panthéon des sports canadiens Histoire et société canadienne : Sous l’angle du sport Musée virtuel du Canada (MVC)
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En 1976, Montréal est devenue la première ville canadienne à accueillir les Jeux olympiques. Cette expérience a transformé la perception des Canadiens du spectacle offert par la compétition olympique. Dès le début, les organisateurs ont fait face à une controverse politique, le Comité international olympique n'ayant pas interdit la participation des athlètes des nations qui entretenaient des liens sportifs avec l'Afrique du Sud. Ce pays était banni de la compétition olympique depuis 1964, et a été largement condamné par la communauté internationale en raison de l'apartheid, une politique nationale controversée de ségrégation raciale. Révoltés par le détachement apparent des organisateurs à l'égard des politiques racistes de l'Afrique du Sud, 31 nations boycottent la compétition olympique à Montréal. À la surveillance attentive de la communauté internationale en 1976 s'ajoute le succès mitigé obtenu par l'Équipe olympique canadienne, qui n'a récolté que 11 médailles et n'a pas réussi à remporter l'or à domicile. Faisant face à une pression intense dans une atmosphère politisée et pénible, nombreux sont les athlètes canadiens qui ont concouru avec passion et réalisé des performances qui constituent encore aujourd'hui une source d'inspiration et d'émerveillement.

La compétition olympique en 1976 a également été marquée par le niveau d'engagement personnel dont ont fait preuve les athlètes canadiens malgré la difficulté de concourir dans leur pays, devant des spectateurs émotifs. Avant la finale du saut en hauteur, la veille du dernier jour des Jeux, l'athlète américain Dwight Stones a fait des déclarations désobligeantes dans les médias au sujet des Canadiens français, critiquant l'organisation des Jeux olympiques. Indignés, les spectateurs locaux se sont lancés dans un bruyant « concours de huées » avec les partisans de Stones. Toutefois, son rival canadien Greg Joy est resté concentré sur sa performance personnelle, réalisant un saut de 2,23 mètres pour dépasser le compétiteur américain et gagner la médaille d'argent. La force tranquille démontrée par le succès de Joy marque, sur le plan émotionnel, un sommet pour les Canadiens aux Jeux olympiques de 1976.

Susan Nattrass, que l'on surnomme souvent la « Annie Oakley du Canada », est devenue la première femme à concourir à l'épreuve de fosse olympique. Même si le tir était traditionnellement dominé par les hommes, Nattrass y a excellé pendant au moins quatre décennies. Elle a commencé à se démarquer, grâce à son talent exceptionnel, en remportant le Championnat du monde de tir féminin six fois d'affilée, de 1974 et 1981. Pour obtenir pareil succès, elle a dû faire preuve d'un dévouement soutenu, car le tir de compétition jouissait d'une grande reconnaissance et d'un soutien financier limités au Canada. De plus, les dépenses liées à l'achat d'équipement et aux voyages étaient énormes. Toutefois, les performances dynamiques de Susan n'étaient pas motivées par l'esprit de compétition, comme elle l'explique : « Mon objectif n'est pas de battre quelqu'un. J'essaie seulement de faire de mon mieux. Lorsque je me montre égoïste... cela ne me réussit pas. » Elle s'accomplit au contraire en se mettant au défi d'améliorer constamment les habiletés mentales et physiques requises pour atteindre des cibles en argile lancées à différents angles à une vitesse de 90 milles par heure.

Susan Nattrass a obtenu une décevante 25e place aux Jeux olympiques de 1976 à Montréal, mais cette participation sans précédent aux Jeux l'a incitée à devenir l'ambassadrice des femmes dans le sport du tir. Nattrass a fait du lobbyisme pendant plusieurs décennies, avec le dévouement qui la caractérise, pour la présentation d'épreuves olympiques de tir séparées pour les femmes afin d'encourager une plus grande participation et favoriser l'équilibre entre les sexes dans le sport qu'elle aime. Son rêve est finalement devenu réalité en 2000, avec la création d'une épreuve de fosse olympique séparée pour les femmes aux Jeux olympiques d'été à Sydney, en Australie.


le flambeau du relais de Montréal, un cylindre noir sur un manche rouge
Le flambeau du relais de la flamme olympique de 1976 était muni d'un cylindre noir perforé posé sur un manche rouge en aluminium. La flamme a été allumée à Olympie, en Grèce et transportée à Athènes par des coureurs. À l'aide de la technologie des télécommunications, elle a été convertie en un signal codé qui a été transmis par satellite à Ottawa où elle s'est transformée en un signal optique avant d'être utilisée pour allumer le flambeau. Le relais est alors parti d'Ottawa pour se rendre à Montréal.
Collection: Panthéon des sports canadiens

castor noir en peluche portant une bande rouge
La mascotte des Jeux olympiques de Montréal était un castor noir nommé Amik portant une bande rouge ornée du logo de Montréal, symbolisant le ruban auquel est attachée la médaille des vainqueurs. Le logo des Jeux était composé des anneaux olympiques surmontés d'un podium olympique en forme de M. Le centre représentait la piste d'athlétisme, un lieu important des Jeux.
Collection: Panthéon des sports canadiens

affiche représentant six bateaux sur une vague multicolore
Montréal a produit huit affiches principales pour les Jeux olympiques de 1976, y compris une affiche pour la voile. Cette épreuve s'est déroulée à Kingston, en Ontario, dans le seul site situé à l'extérieur de Montréal. Les autres affiches avaient comme thème le stade olympique, la mascotte Amik le castor et la flamme olympique.
Collection: Panthéon des sports canadiens

cape en polyester rouge
L'uniforme porté par les membres du personnel et les bénévoles des Jeux olympiques de 1976 a été créé par quatre couturiers. Les couleurs variaient selon le service et le style, conformément au poste occupé. Le rouge était réservé aux fonctions officielles, les hôtesses et les guides. La cape était portée par les présentateurs de médailles.
Collection: Panthéon des sports canadiens

Équipe Canada en rouge et blanc, défilant derrière le drapeau et l'écriteau
En qualité d'équipe du pays hôte, l'Équipe olympique canadienne des Jeux de 1976 est entrée dans le stade en dernier à la cérémonie d'ouverture. Abby Hoffman, qui a concouru à l'épreuve du 800 m, était la porte-drapeau de l'équipe. Pour les Canadiens, si les Jeux ont été une expérience exaltante, ils les ont également poussés à la réflexion, car ils ont vu le haut niveau de compétition et expérimenté, avec les athlètes, l'intense pression de la performance. L'équipe canadienne a récolté 11 médailles.
Collection: CP PHOTO

deux porteurs de flambeau courant dans le stade olympique avec le flambeau
Les deux derniers porteurs de flambeau des Jeux olympiques de 1976 étaient Stéphane Préfontaine et Sandra Henderson, âgés de 15 ans, qui avaient été choisis pour représenter l'unité et l'héritage linguistique du Canada. C'était la première fois que deux personnes allumaient la vasque olympique, et Sandra était la deuxième femme à avoir eu cet honneur dans l'histoire des Jeux olympiques.
Collection: Panthéon des sports canadiens

chaussures de piste rouge et blanc
Le dernier saut de Greg Joy par-dessus la barre, l'avant-dernier jour de la compétition d'athlétisme en 1976, est un moment olympique emblématique pour les Canadiens. Ce sont les chaussures d'athlétisme portées par Greg Joy. Son excellence et son courage ont été récompensés lorsqu'il a eu l'honneur de porter le drapeau canadien à la cérémonie de clôture des Jeux.
Collection: Collection privée : Greg Joy

photo de Greg Joy par-dessus la barre
La compétition de saut en hauteur aux Jeux olympiques de 1976 était des plus emballante. Les partisans canadiens ont encouragé leur héros Greg Joy tout en huant son rival américain, et les partisans américains leur ont rendu la pareille. Malgré les conditions météorologiques difficiles et les huées qu'il a comparées à un match de hockey, Greg Joy a réussi, grâce à sa concentration et à sa discipline, à gagner la médaille d'argent avec un saut de 2,25 m.
Collection: CP PHOTO/Fred Chartrand

photo de Duncan McNaughton sautant par dessus la barre
La première médaille d'or en saut en hauteur du Canada a été remportée par Duncan McNaughton aux Jeux olympiques de 1932 à Los Angeles. McNaughton avait dû convaincre le Comité olympique canadien de l'inclure dans l'équipe. Quarante-quatre ans plus tard, Greg Joy remportait l'argent aux Jeux olympiques de 1976. Aux Jeux olympiques de 2012 à Londres, Derek Drouin a gagné la médaille de bronze, soit 36 ans après Greg Joy.
Collection: Panthéon des sports canadiens

Photo de Susan Nattrass en train de tirer à la carabine
En fosse olympique, les tireurs portent l'arme sur l'épaule alors que les cibles sont lancées à différents angles et différentes hauteurs à une vitesse de 105 km/h. Ce sport exige de la concentration, de la discipline et de la patience. Ce sont des qualités que Susan Nattrass a démontrées tout au long de sa carrière de compétitrice.
Collection: Panthéon des sports canadiens

Photograph de Susan Nattrass en train de  charger sa carabine
Susan Nattrass a contribué au sport en aidant de nouveaux athlètes à atteindre le niveau international. Elle a entraîné non seulement des Canadiens, mais aussi les athlètes des autres nations. Ce sont son dévouement et sa persévérance qui l'ont maintenue au sommet de son sport. Elle est heureuse de voir de plus en plus de femmes prendre part à des compétitions de tir.
Collection: Panthéon des sports canadiens

veste en denim bleue avec de grandes poches pour les douilles
Susan Nattrass a porté cette veste de tir de 1970 à 1974 lorsqu'elle était membre de l'équipe d'étoiles américaines de fosse olympique. Elle est le symbole du tir de compétition au Canada et elle s'est battue pour la mise en place d'épreuves réservées aux femmes et pour que les épreuves de fosse olympique et de tir au skeet demeurent dans le programme des Jeux olympiques. Pour elle, il s'agit avant tout d'acceptation et de se battre pour ce qui est bien dans son sport.
Collection: Panthéon des sports canadiens



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