Panthéon des sports canadiens Histoire et société canadienne : Sous l’angle du sport Musée virtuel du Canada (MVC)
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La période entre 1920 et 1935 a été décrite comme « l'âge d'or » des femmes canadiennes en sport. Atteignant de plus en plus régulièrement l'excellence en compétition dans des sports dont elles avaient été historiquement exclues, les femmes ont, dans certains cas, fait un saut dans l'inconnu pour prouver qu'elles possédaient la vitesse et la force requises pour devenir des championnes. En 1922, Isabel Coursier, alors âgée de 16 ans, s'est emparée du titre mondial féminin en saut à ski, dévalant la « Boy's Hill » du mont Revelstoke sans tenir la main d'un skieur mâle, comme c'était la coutume à l'époque pour les compétitrices féminines. Courageuse et audacieuse, Isabel a battu le record du monde, franchissant la distance de 84 pieds. Pionnière de la participation féminine dans son sport, elle a continué de remporter des championnats tout au long des années 1920.
Tout comme Isabel Coursier, Lela Brooks, championne en patinage de vitesse, a illustré le nouvel esprit audacieux des femmes canadiennes qui sont devenues des athlètes d'élite au cours des années 1920 et 1930. Lela Brooks s'est imposé un rythme incroyable de compétitions tôt dans sa carrière, prenant part à non moins de 12 courses en une seule journée en 1924. Elle a remporté le nombre incroyable de 19 titres nationaux et internationaux en 1925. Elle a fracassé six records du monde en 1926 et a presque tout balayé aux Championnats du monde de patinage de vitesse, gagnant trois des quatre épreuves pour remporter le titre mondial. Entre 1923 et 1930, elle a remporté plus de 65 championnats à tous les niveaux de compétition, dominant presque toutes les épreuves où elle s'alignait, du 200 au 1600 m. Lela Brooks a pris sa retraite en 1935, ayant gagné tous les championnats de patinage de vitesse où les femmes étaient admises.
Décrite comme « une écolière canadienne tout à fait normale, excessivement modeste et naturelle » qui se transformait en une « démone de vitesse » lorsqu'elle sautait sur la glace, Lela Brooks présentait aux Canadiens une double image intrigante. Prenant part aux compétitions sans avoir l'avantage d'un entraînement formel, ses succès obtenus à titre de « magicienne canadienne sur glace » ont réfuté les notions qui perduraient, voulant que les femmes ne possédaient pas la vitesse et la force requises pour avoir du succès en compétition. Tout comme Isabel Coursier qui s'élançait des pentes du mont Revelstoke et tout aussi important, la confiance inébranlable démontrée par Lela Brooks envers ses propres habiletés a aidé à mettre en place une nouvelle ère de possibilités pour les femmes canadiennes en sport.


médaille d'or de forme octogonale, avec l'image d'un patineur de vitesse
Ayant remporté des médailles d'or à presque tous les niveaux de compétition, y compris celle-ci pour les Championnats en salle, Lela Brooks s'est mérité le titre de « Reine des lames ». Elle a réalisé ces exploits à une époque où le patinage de vitesse chez les femmes n'était pas un sport très développé. Ses efforts en tant que pionnière ont fait en sorte que le Canada est un des meilleurs pays en patinage de vitesse, produisant des champions olympiques et mondiaux.
Collection: Panthéon des sports canadiens

patins de vitesse dotés d'une botte en cuir et protège-lames
Les patins de vitesse de Lela Brooks avaient une lame avec un tube métallique fixé à une botte en cuir. Les patins de vitesse modernes, connus sous le nom de patins clap à cause du son qu'ils produisent, possèdent une lame fixée à l'orteil par une charnière, permettant au talon de se soulever, alors que la lame reste à plat sur la glace. L'honnêteté et l'humilité de Lela Brooks lui ont valu énormément de respect de la part de ses collègues compétitrices et du public.
Collection: Panthéon des sports canadiens

photo de Lela Brooks et de trois membres de l'équipe de patinage de vitesse
Les femmes participent en patinage de vitesse aux Jeux olympiques d'hiver de 1932 à Lake Placid en tant que sport de démonstration. Lela Brooks et Jean Wilson, une autre des meilleures patineuses de vitesse canadiennes, faisaient partie de l'équipe qui a remporté trois médailles. Le patinage de vitesse pour femmes est devenu un sport du programme olympique officiel aux Jeux olympiques d'hiver de 1960.
Collection: Panthéon des sports canadiens

photo de Lela Brooks patinant avec une main derrière le dos
Lela n'avait pas d'entraîneur désigné ni de programme d'entraînement établi. À une époque où les femmes ne pouvaient se joindre à des clubs de patinage, son talent est reconnu lorsqu'elle devient la première femme à être admise au Old Orchard Skating Club de Toronto. Son talent, sa persévérance et son habileté naturelle ont fait d'elle une championne en patinage de vitesse.
Collection: Panthéon des sports canadiens

Les femmes ont pratiqué le saut à ski en Europe dès 1897, effectuant des sauts de 12 m (39 pieds). En 1922, Isabel Coursier franchit la distance de 25,6 m (84 pieds). Des pionnières, telle Isabel, ont fait preuve de courage, d'esprit d'initiative et de passion en pratiquant ce sport, ne laissant rien les arrêter.
Collection: Musée et archives de Revelstoke

photo d'Isabel Coursier effectuant un saut
La technique du saut à ski a évolué au fil des ans. Isabel Coursier effectue ici un saut à ski à Québec, adoptant une position verticale, ses bras en extension pour un meilleur équilibre. De nos jours, les sauteurs mettent leurs skis en V, ce qui les aspire vers le haut, et placent leur corps au-dessus de leurs skis.
Collection: Musée et archives de Revelstoke

photo d'Isabel Coursier tenant ses skis
L'équipement a évolué depuis qu'Isabel Coursier a remporté son titre de championnat. Elle utilisait des skis très lourds faits de bois, avec des fixations en cuir et en métal. Ses bottes étaient hautes et lacées. À l'opposé, les skis de nos jours sont plus larges et faits de matériaux plus légers et plus flexibles, permettant au sauteur de franchir de plus grandes distances.
Collection: Musée et archives de Revelstoke

photo de Taylor Henrich effectuant un saut à ski
Les femmes participent à des compétitions au haut niveau international depuis les Championnats du monde de ski nordique de 2009. Un circuit de la Coupe du monde a été créé lors de la saison 2011-2012 et le saut à ski pour femmes est devenu un sport médaillé aux Jeux olympiques d'hiver de 2014 à Sotchi. Taylor Heinrich, membre de l'équipe féminine de saut à ski du Canada, effectue ici un saut. Elle a gagné les premières médailles canadiennes en Coupe du monde. Ses victoires sont l'égal des efforts de pionnière faits par Isabel Coursier et ont encouragé d'autres sauteuses à persévérer dans la pratique de ce sport.
Collection: Collection privée : Tom Reid, Saut à ski Canada



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