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Nouveaux arrivants du Canada - Ellen Burka

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Théâtre sur glace : Ellen Burka et la révolution du patinage artistique canadien


En 1940, Ellen Burka, une jeune Juive de dix-huit ans, a été témoin de l'invasion et de l'occupation allemande des Pays-Bas. Elle a vécu sous l'abominable régime nazi avant d'être déportée au camp de transition de Westerbrook où elle devait attendre d'être envoyée dans un camp de concentration en compagnie d'autres Juifs. Expérience déchirante entre toutes, Ellen a vu ses parents disparaître au loin, emportés par un wagon à bestiaux. Ils ont été déportés au camp de la mort de Sobibor en Pologne. Elle ne les a jamais revus. Survivre aux atrocités de l'Holocauste était un tour de force en soi.

Après la fin de la Guerre, Ellen a refait sa vie au Canada. Patineuse artistique d'élite aux Pays-Bas, elle a utilisé ses connaissances à bon escient en travaillant comme entraîneuse à Toronto pour faire vivre ses deux filles. Elle a été l'entraîneuse de sa fille Petra qu'elle a guidée vers le succès sur la scène internationale de patinage artistique ainsi que la médaille de bronze des Jeux olympiques d'hiver de 1964.

En plus d'être une excellente entraîneuse, Ellen a changé à elle seule le visage du patinage artistique dans son pays d'adoption en réinventant un sport dont les mouvements étaient rigides et restreints. Elle lui a insufflé une dimension expressive et émotive qui a élevé le patinage au rang d'art. Entraîneuse du célèbre patineur Toller Cranston, multiple champion canadien et médaillé de bronze des Jeux olympiques, elle lui a appris à livrer des prestations plus passionnées. Par exemple, Ellen lui montrait à utiliser ses mains au-dessus de sa tête, contrairement à la technique des hommes de l'époque.

Ellen enseignait à ses patineurs à « écouter la musique, à penser aux sentiments qu'elle inspire et à essayer de les interpréter sur la glace. » Grande visionnaire, Ellen Burka a laissé sa trace dans la culture canadienne en ouvrant la porte au théâtre sur glace.


photographie d'Ellen Burka faisant du patinage artistique
Ellen Burka a vu le jour à Amsterdam aux Pays-Bas, et c'est dans ce pays qu'elle a appris à patiner sur des étangs gelés à l'aide de patins en bois. Avant l'éclatement de la Seconde Guerre, elle faisait partie de l'élite des patineuses néerlandaires. Comme elle l'explique, la guerre a « mis fin à tout ». Elle a été déportée dans un camp de concentration où elle donnait des spectacles aux officiels nazis. En 1950, elle a immigré avec sa famille au Canada. Le choc culturel a été particulièrement éprouvant ; elle trouvait le Canada « austère et étranger ». Elle ne savait même pas qu'il y avait des clubs de patinage artistique à Toronto. Avec son courage et sa faculté d'adaptation, elle a surmonté les défis de sa nouvelle vie pour mener une carrière remarquable.
Collection: Patinage Canada

portrait d'Ellen Burka
Ellen Burka avait déjà été entraîneuse aux Pays-Bas et son premier emploi au Canada a été d'enseigner la technique et la chorégraphie à de jeunes patineurs. Comme elle avait fait de la danse, elle pouvait facilement montrer comment suivre une chorographie et être à l'écoute de la musique. Son leadership a amené les patineurs artistiques du Canada à un autre niveau en produisant 26 médaillés des Championnats du monde et des Jeux olympiques, dont sa fille Petra.
Collection: Patinage Canada

photographie d'Ellen Burka chez elle
On dit que c'est Ellen Burka et son protégé Toller Cranston qui ont révolutionné le patinage artistique masculin. Le rôle de Toller était de donner vie à ses idées. Il n'avait pas peur des mouvements flamboyants ou inusités sur la glace. Sa créativité et sa vision ont fait avancer le patinage artistique.
Collection: Panthéon des sports canadiens

Photographie d'Ellen Burka et de sa fille Petra
Ellen Burka était entraîneuse au club de patinage Lakeshore de Toronto, un club d'ouvrier où les patineurs avaient du cœur à l'ouvrage. Une de ses protégées était sa fille Petra, qu'elle a aidée à devenir championne du monde et à remporter une médaille de bronze des Jeux olympiques. Sa philosophie était qu'un entraîneur doit donner le meilleur de lui-même pour produire les meilleurs athlètes tout en continuant à apprendre et en restant ouvert aux idées nouvelles.
Collection: Patinage Canada

photographie de Petra Burka faisant du patinage artistique
Petra Burka est née à Amsterdam aux Pays-Bas, et elle est arrivée au Canada à l'âge de quatre ans. Enfant, elle accompagnait sa mère, Ellen, à la patinoire où celle-ci était entraîneuse de patinage artistique. Peu après ses débuts, Petra a appris toute seule à faire un double Axel en regardant les autres patineurs s'exécuter. Si les sauts lui venaient naturellement, elle a travaillé ses figures d'école plus fort que les autres. C'est en se donnant comme objectif d'y exceller qu'elle est devenue une patineuse complète.
Collection: Panthéon des sports canadiens

médaille olympique de bronze avec ruban rouge et blanc
Petra Burka a remporté la médaille de bronze de l'épreuve individuelle féminine de patinage artistique des Jeux olympiques d'hiver de 1964 à Innsbruck. Lorsque la championne canadienne a vu la prestation de ses adversaires, elle n'a plus douté de ses chances de médaille. C'était une compétitrice féroce qui cherchait constamment à s'améliorer. Pour Petra, c'était un honneur de porter les couleurs de son pays, et elle soutient que sa médaille revient à tous les Canadiens.
Collection: Panthéon des sports canadiens

médaille d'or des Championnats du monde et ruban multicolore
Voici la médaille d'or des Championnats du monde de 1965 de Petra Burka. Elle est la première femme à avoir réussi un triple saut en compétition. C'est aux Championnats canadiens de 1962 qu'elle y est arrivée pour la première fois, et elle a répété sa prouesse aux Championnats du monde de 1965 en exécutant un triple salchow. À cette époque, les triples sauts étaient réservés aux hommes parce que vus comme pas assez féminins pour les patineuses. Son inventivité et son courage l'ont incitée à repousser les limites. Elle a ainsi pavé la voie à des programmes plus complexes pour les patineuses qui l'ont suivie.
Collection: Panthéon des sports canadiens

écharpe dorée remise à la championne du monde de patinage artistique
Selon Petra, la performance qui lui a valu la médaille de bronze des Championnats du monde de 1964 est l'une de ses meilleures en carrière. L'année suivante, elle était sacrée championne du monde en gagnant les figures imposées et le programme libre. Voici l'écharpe de championne du monde qu'elle a portée avec une grande fierté. Sa persévérance et sa volonté d'apprendre de chaque défaite ont fait d'elle une grande championne.
Collection: Panthéon des sports canadiens

photographie de Maria et Otto Jelinek à l'entraînement
Maria et Otto Jelinek sont nés à Prague, en Tchécoslovaquie, pendant la Seconde Guerre mondiale. En 1948, la famille a fui le régime communiste. C'est dans leur pays natal qu'ils ont appris à patiner, et peu après leur arrivée au Canada, ils se sont inscrits dans un club. Une carrière en patinage artistique ne les avait jamais effleurés, mais ils ont décidé de sans cesse faire mieux lorsqu'ils ont atteint l'élite. C'est grâce à leur passion et à leur esprit de compétition qu'ils sont devenus champions du monde.
Collection: Patinage Canada

photographie d'Otto Jelinek soulevant sa s&?oelig;ur Maria en patinant
Parce que la différence d'âge entre eux n'était pas très grande, Otto et Maria Jelinek ont patiné ensemble toute leur jeunesse. Ils savaient qu'ils pouvaient compter l'un sur l'autre. Ils ont appris à patiner individuellement pour améliorer leur technique et leurs sauts en plus de patiner à deux. Innovateurs, ils sont la première équipe à avoir exécuté des portées avec plusieurs rotations. Leur objectif était d'avoir du plaisir en patinant et d'apprendre la discipline : « Une fois la discipline apprise dans le sport, on peut l'appliquer au reste de sa vie. »
Collection: Patinage Canada

photographie de Maria et Otto Jelinek sur une patinoire extérieure
En 1961, les Jelinek ont fait face à une décision difficile. Les Championnats du monde étaient présentés à Prague et même s'ils avaient la citoyenneté canadienne, leurs chances d'être détenus par le gouvernement communiste étaient grandes. L'Union internationale de patinage est intervenue en leur faveur pour leur garantir de sortir du pays en toute sécurité. Malheureusement, les Championnats du monde ont été annulés à la suite d'un accident d'avion qui a coûté la vie à tous les membres de l'équipe américaine. L'année suivante, Maria et Otto se sont finalement rendus à Prague où ils ont fait la preuve de leur courage et de leur excellence en s'exécutant malgré les grandes attentes du public tchécoslovaque. Lorsqu'ils ont été sacrés champions du monde, c'est comme fiers Canadiens.
Collection: Panthéon des sports canadiens

photographie de Maria et Otto Jelinek en costume ethnique
Les Jelinek ont eu une grande influence sur le patinage artistique dans leur pays d'origine. Ils ont échappé au communisme, mais ils sont parmi les premiers revenus en Tchécoslovaquie après la chute du rideau de fer. Otto se souvient : « C'était bien plus qu'un sport et bien plus que des Championnats du monde. C'était un vent de liberté qui soufflait de nouveau. Nous portions les couleurs du Canada, et le pays en entier le savait. Mais pour les Tchécoslovaques, c'est pour eux que nous patinions. En Maria et en moi, ils ont vu la liberté. »
Collection: Panthéon des sports canadiens



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