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Les Canadiennes sur la scène internationale : Les Grads d'Edmonton

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Lorsque Percy Page a commencé à enseigner l'éducation physique aux filles en 1914, à l'école secondaire McDougall Commercial, à Edmonton, c'était probablement la tâche la moins intéressante de sa jeune carrière. Croyant que les filles possédaient des habiletés athlétiques limitées, les professeurs d'éducation physique de cette époque enseignaient l'éducation physique au moyen d'éducatifs ennuyants. Dans un geste inspiré, Percy Page a commencé à enseigner à ses élèves comment jouer au basketball, et elles sont rapidement devenues une équipe dominante. Au cours des 25 années suivantes, leurs performances palpitantes ont attiré des foules de près de 6500 partisans inconditionnels, de sorte que les Grads d'Edmonton sont devenues un nom reconnu.
De 1915 à 1940, les Grads d'Edmonton ont cumulé 502 victoires et seulement 20 défaites, exerçant une domination compétitive inégalée en sport collectif au Canada. Souvent invaincues durant la saison entière, elles ont remporté pas moins de 147 matchs consécutifs, mérité 19 titres nationaux et gagné le Championnat nord-américain Underwood 17 années de suite. Les Grads ont été couronnées championnes du monde après avoir gagné les 27 rencontres disputées lors de tournois hors-concours organisés en marge des Jeux olympiques de 1924 à Paris, de 1928 à Amsterdam, de 1932 à Los Angeles et de 1936 à Berlin. L'équipe a été dissoute lorsque leur lieu d'entraînement a été réquisitionné pour usage militaire lors de la Deuxième Guerre mondiale. Les Grads se sont vu octroyées la possession permanente du Trophée Underwood, témoignage de leur excellence sportive s'échelonnant sur un quart de siècle.
Même si les Grads d'Edmonton ont eu l'occasion de faire de nombreux voyages, les membres de l'équipe n'ont jamais été rémunérées. Plusieurs d'entre elles travaillaient comme enseignantes, comptables et sténographes et faire partie de l'équipe dans leur temps libre demandait un investissement considérable. Sous la gouverne de Percy Page, la stratégie des Grads en compétition était simple, mettant l'accent sur une forme physique supérieure et la maîtrise des fondamentaux. Mettant de côté les « règlements féminins » restrictifs, elles ont imposé leur domination internationale en pratiquant le basketball selon les règlements standards et ont gagné sept des neuf rencontres qu'elles ont disputées contre des équipes masculines.
Faisant preuve d'équilibre entre la vitesse, l'habileté et la force de caractère, allié à une solide réputation de travail d'équipe, d'intégrité et d'esprit sportif, James Naismith, le Canadien qui a inventé le basketball, a désigné les Grads d'Edmonton comme la « meilleure équipe de basketball » et leur record exceptionnel de performance demeure inégalé dans l'histoire du sport au Canada.


photo de J. Percy Page, portant un chandail blanc avec écusson
J. Percy Page a été l'entraîneur des Grads d'Edmonton durant toute leur existence. Sa philosophie comme entraîneur insistait sur l'importance de la condition physique, du jeu collectif et du sérieux apporté au basketball. « Vous devez jouer au basketball, penser basketball, rêver basketball.
Collection: Panthéon des sports canadiens

photo d'équipe avec six femmes et Percy Page
En 1922, les Grads d'Edmonton sont devenues les premières championnes féminines de basketball au Canada, ayant le dessus sur les Shamrocks de London au terme d'une série de deux matchs. Les Grads ont continué de dominer le basketball féminin, disputant des matchs sur des terrains intérieurs et extérieurs, quelles que soient la météo et les conditions de jeu. Le fait qu'elles étaient toutes présentes aux deux entraînements hebdomadaires tout en travaillant à temps plein est la preuve de leur engagement envers leur sport.
Collection: Panthéon des sports canadiens

Le Trophée international Underwood sur un socle, avec les drapeaux du Canada et des États-Unis
La compagnie de dactylos Underwood a fait don du Trophée international Underwood pour cette compétition internationale. Le premier tournoi a eu lieu en 1923, et les Grads ont vaincu leurs rivales américaines pour s'emparer du trophée. En tant qu'équipe, elles étaient reconnues pour leur fair-play et leur esprit sportif. Leur entraîneur J. Percy Page leur disait que si elles ne pouvaient pas gagner en jouant proprement, elles ne méritaient pas de gagner.
Collection: Panthéon des sports canadiens

Tunique de basketball noir et jaune des Grads d'Edmonton portant le numéro 9.
En 1922, l'uniforme de jeu comportait des bas en laine épaisse et des culottes très bouffantes jusqu'au genou. Après avoir vu ce que portaient les autres équipes, les Grads ont adopté un uniforme noir et or. Les membres de l'équipe étaient recrutées dans un système de clubs-écoles, gravissant les échelons pour mériter un poste au sein de la grande équipe et l'uniforme tant convoité. Le taux de roulement était très bas, et seulement 38 joueuses ont fait partie de l'équipe, preuve de l'engagement de toutes les joueuses.
Collection: Panthéon des sports canadiens

Tunique des Grads d'Edmonton avec écusson en forme de feuille d'érable et le mot Canada sur le devant.
Les Grads d'Edmonton ont non seulement joué en Amérique du Nord, mais aussi en Europe. En 1924, elles ont disputé six rencontres en lien avec les Jeux olympiques à Paris sur l'invitation de la Fédération sportive féminine internationale, qui les a déclarées championnes du monde. Elles ont également participé aux tournois de basketball, en tant que sport de démonstration, aux Jeux olympiques de 1928, 1932 et 1936. Le basketball féminin n'a fait partie du programme olympique officiel qu'en 1976.
Collection: Panthéon des sports canadiens

mascotte cheval-jouet revêtue d'une couverture avec écusson olympique
La mascotte des Grads était un cheval-jouet, nommé Sparkplug, d'après un personnage de bande dessinée des années 1920. La mascotte était un membre chéri de l'équipe et voyageait dans son propre wagon de la Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada portant le nom du cheval. La couverture du cheval porte un écusson des Jeux olympiques de 1936 à Berlin, la dernière présence internationale de l'équipe.
Collection: Musée royal de l'Alberta, histoire de l'Ouest canadien

photo de Noel MacDonald portant l'uniforme de jeu
Noel MacDonald a été recrutée au sein de l'équipe de relève, les Gradettes, lorsqu'elle a terminé sa 12e année. Elle a joué avec cette équipe pendant un an et demi, avant de se joindre aux Grads en 1933 pour une première année. Au moment de sa retraite en 1939, elle était capitaine de l'équipe et meilleure marqueuse de tous les temps avec une moyenne de 13,8 points par match. Reconnue comme meilleure joueuse de basketball de son époque, elle a fait preuve de son sens communautaire en devenant entraîneure.
Collection: Panthéon des sports canadiens

hommage dactylographié, signé par James Naismith
Le docteur James Naismith, un Canadien, inventeur du basketball, considérait les Grads d'Edmonton comme la meilleure équipe ayant joué à ce sport. Dans cet hommage, il les reconnaît comme étant une inspiration et un modèle pour toutes les équipes féminines. L'équipe jouissait d'un respect similaire partout au Canada et à travers le monde. Elles ont prouvé que des femmes pouvaient pratiquer un sport au plus haut niveau compétitif.
Collection: Panthéon des sports canadiens

photo de l'équipe féminine de basketball du Canada célébrant la victoire
L'équipe féminine de basketball du Canada a remporté la médaille d'or aux Jeux panaméricains de 2015 à Toronto. Il s'agissait de la première médaille d'or pour le Canada lors de Grands Jeux internationaux. Tout comme les Grads, cette équipe est une source d'inspiration pour la pratique du basketball pour toutes les jeunes filles.
Collection: LA PRESSE CANADIENNE/Jason Franson



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