Panthéon des sports canadiens Histoire et société canadienne : Sous l’angle du sport Musée virtuel du Canada (MVC)
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Transcription vidéo


[Images de Kyle Shewfelt recevant sa médaille d'or aux Jeux olympiques de 2004. L'annonceur indique : Sur la plus haute marche du podium et gagnant de la première médaille d'or du Canada à ces Jeux. Narrateur - Pierre Lueders, affiche des Jeux olympiques de 1976, images de l'allumage de la vasque et de nageurs, image de Nancy Garapick en maillot de bain.]

Des émotions intenses, inégalables, voilà ce qu'éveille l'espoir d'une insaisissable médaille olympique. En 1976, les Jeux olympiques ont été organisés au Canada, plus précisément à Montréal, au Québec, pour la première fois. Les athlètes canadiens ont concouru avec courage, récoltant un total de 11 médailles sans toutefois réussir à décrocher l'or olympique. Les nageuses canadiennes, gagnantes de sept des onze médailles du pays, étaient le reflet même des grands espoirs et des attentes du pays hôte. Parmi elles, Nancy Garapick, âgée de 14 ans, a été la seule Canadienne double médaillée des Jeux de 1976, ayant gagné le bronze au 100 m et au 200 m dos. Travaillant d'arrache-pied afin de s'améliorer constamment, elle était déterminée à tirer profit de l'occasion qui lui était offerte de concourir aux Jeux olympiques.

[Pierre Lueders - image de Cheryl Gibson et du drapeau canadien flottant derrière le narrateur]

Avec une performance qui lui a valu une médaille d'argent au 400 m quatre nages individuel, Cheryl Gibson, 16 ans, a inscrit un record personnel et dépassé le record du monde. Malheureusement, Gibson et Garapick ont toutes les deux été défaites par les nageuses de l'Allemagne de l'Est. En 1998, on apprendra cependant que les athlètes de l'Allemagne de l'Est avaient utilisé des substances améliorant la performance dans le cadre d'un programme de dopage soutenu par le gouvernement et qui s'est étalé du début des années 1970 jusqu'au début de 1990. Nancy Garapick et Cheryl Gibson ont inspiré les Canadiens par des performances respectueuses des principes du sport, témoignant de leur travail acharné, de leur force mentale et de leur discipline.

[Image panoramique des athlètes, officiels, mascottes et bénévoles de Calgary pendant les Jeux olympiques d'hiver de 1988, de Hidy et Howdy, ainsi que des porteurs de flambeau.]

Les Jeux olympiques d'hiver de 1988, qui se sont déroulés à Calgary en Alberta, ont été organisés avec brio. Ils ont été le reflet d'un effort bénévole immense, sincère et axé sur la communauté. Les mascottes Hidy et Howdy, des ours polaires vêtus de tenues de cowboy, ont rendu l'expérience olympique attrayante et à la portée des visiteurs de tous âges. De plus, les organisateurs avaient su toucher tous les Canadiens en déclenchant une « fièvre olympique » avec le relais de la flamme qui s'est arrêté dans toutes les provinces et tous les territoires du pays.

[Images de l'allumage de la vasque des Jeux olympiques d'hiver de 1988, de Brian Orser et Brian Boitano se serrant la main.]

Malgré la mise en place d'une initiative pour l'amélioration de l'entraînement intitulée « Mieux que jamais », le Canada a une fois de plus été incapable de remporter l'or en tant que nation hôte. Les deux médailles d'argent récoltées en patinage artistique allaient symboliser ce que les Jeux olympiques d'hiver de 1988 ont représenté pour les Canadiens. D'abord, il y a eu l'affrontement spectaculaire entre l'Américain Brian Boitano et le Canadien Brian Orser. Ce dernier faisait face à une pression immense à titre de sextuple champion canadien et de champion du monde de 1987. Nombreux étaient les Canadiens qui croyaient qu'il serait leur chance de remporter enfin une médaille d'or en 1988. Après avoir trébuché au début de son programme long, Orser a choisi de ne pas réaliser un triple axel, ce qui lui fera perdre la médaille d'or au profit de Brian Boitano par une faible marge. Brian Orser a accepté sa défaite avec une intégrité et une grâce remarquables, sachant fort bien que son plus grand adversaire avait été le doute. Son histoire a rappelé aux Canadiens que l'excellence ne se définit pas toujours par la place qu'occupe un athlète sur le podium.

[Pierre Lueders - images d'Elizabeth Manley en compétition aux Jeux olympiques d'hiver de 1988]

Elizabeth Manley rêvait de remporter une médaille olympique depuis l'âge de sept ans. Ayant connu l'échec en début de carrière, elle a appris à mieux se connaître, et elle a déterminé que sa force résidait dans la technique plutôt que dans l'interprétation artistique. Après avoir exécuté avec brio un programme long et difficile, Manley a remporté la médaille d'argent en patinage artistique féminin. Sa joie d'avoir surmonté ses doutes devant un public enthousiaste a été le plus puissant symbole du succès du Canada aux Jeux olympiques de 1988.

[Images de Karen Percy, Tracy Wilson et Robert McCall, des médailles des Jeux olympiques de 1988, de l'intérieur de l'Anneau olympique de Calgary et d'un tremplin de saut à ski au Parc Olympique Canada, images de deux porteurs de flambeau avec des flambeaux allumés aux Jeux olympiques d'hiver de 2010 à Vancouver, de deux porteurs de flambeau devant un inukshuk au site de saut à ski à Whistler]

En dépit de nombreuses performances encourageantes, la récolte de médailles du Canada a été modeste en 1988. Ceci marquera un tournant vers un meilleur soutien au niveau national pour les athlètes de haut niveau. L'héritage des Jeux, constitué d'installations et de fonds pour des programmes d'entraînement à Calgary, a ouvert la voie pour le succès futur. Lorsque Vancouver a été sélectionnée pour accueillir les Jeux olympiques d'hiver de 2010, les organismes nationaux de sport ont uni leurs forces afin d'améliorer les ressources offertes aux athlètes canadiens qui se préparaient pour la compétition olympique.

[Pierre Lueders - images du saut à ski à Whistler, de lugeurs, de joueurs de hockey et image panoramique de l'équipe féminine de hockey médaillée d'or aux Jeux olympiques d'hiver de 2010]

Commandité principalement par le gouvernement du Canada, un programme ambitieux intitulé « À nous le podium » a été lancé en 2005. Dans le cadre de ce programme, un financement amélioré a été consacré à l'entraînement de haute performance et au soutien médical des médaillés olympiques potentiels pour les aider à atteindre l'excellence. Entraînés par l'élan de ces initiatives, les athlètes olympiques canadiens ont récolté un total de 14 médailles d'or en 2010, soit un record pour un seul pays à des Jeux olympiques d'hiver.

[Pierre Lueders - Images de Clara Hughes avec sa médaille d'or, de Gaétan Boucher en train de patiner et d'embrasser un spectateur, de Clara Hughes à vélo et avec une médaille. Images de Clara Hughes acceptant sa médaille et tenant sa médaille.]

La présentation des Jeux olympiques d'hiver a créé un héritage durable en matière d'inspiration symbolisé, à bien des égards, par la prodigieuse athlète multidisplinaire Clara Hughes. Adolescente, Clara Hughes se rappelle avoir suivi la performance du patineur de vitesse canadien Gaétan Boucher à la télévision lors des Jeux olympiques d'hiver de 1988. Le courage de Gaétan Boucher, qui a concouru alors qu'il subissait les effets d'une blessure antérieure, a été une source d'inspiration pour Hughes et l'a incitée à poursuivre son propre rêve d'excellence. Elle a participé aux Jeux olympiques de 1996 en cyclisme et a vécu la pression et l'euphorie de représenter toute une nation. Elle y a remporté deux médailles de bronze. Elle se remémore sa participation en ces termes : « À la ligne de départ, c'était comme si j'étais le Canada, transportant à l'intérieur de moi les espérances et les rêves de millions de personnes, mais aussi déterminée à atteindre mon potentiel ». En patinage de vitesse, le sport qu'elle avait choisi en premier, à dix-sept ans, Hughes a récolté des médailles aux Jeux olympiques d'hiver de 2002 et de 2006. Avant même qu'elle ne décroche sa médaille de bronze au 5000 m aux Jeux de Vancouver, Clara Hughes était déjà devenue une légende. En effet, elle avait été choisie pour porter le drapeau du Canada à la cérémonie d'ouverture des Jeux de Vancouver. Clara Hughes est également célébrée pour avoir été la première athlète canadienne médaillée des Jeux olympiques et des Jeux olympiques d'hiver.

[Images d'athlètes courant avec le flambeau olympique de 1976, du saut à ski, de Jennifer Heil avec sa médaille d'or, de patineurs de vitesse, de curleurs et de partisans avec des pancartes sur lesquelles on peut lire Gold Canada Gold 2010.]

L'accueil des Jeux olympiques et des Jeux olympiques d'hiver a eu un impact positif sur l'identité nationale au Canada. Partageant les espoirs, les difficultés et les réalisations des athlètes qui les représentaient à domicile, les Canadiens ont pu vivre l'euphorie suscitée par la victoire, mais aussi la déception qui accompagne la défaite. D'importantes références culturelles ont été créées; celles-ci ont inspiré les Canadiens à se voir comme un peuple uni, tenace, plein d'espoir, qui rêve grand et qui travaille fort pour réaliser son plein potentiel.



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