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Mini-documentaire sur les athlètes noirs - diversité culturelle et raciale

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Transcription vidéo


[L'annonceur décrit une partie de hockey - Leo Boivin mène la charge et c'est l'arrêt de Plante.]

[Narrateur - George Reed]

[L'annonceur décrit un combat de boxe - quelques secondes avant le neuvième round, l'annonceur décrit une course de haies et une course de basketball en fauteuil roulant - ils sont finalement partis et c'est un bon départ pour Gievers]

Si nous aimons tant le sport, c'est pour voir les athlètes surmonter les obstacles sur le tapis ou le terrain, en sol étranger ou devant leurs partisans en liesse. C'est aussi le combat contre soi-même dans la quête de la victoire qui nous captive. L'histoire sportive du Canada a été le théâtre de luttes sociales fondamentales. Dans le passé, l'aire de compétition était un lieu de discriminations raciales et culturelles dont nous devons tirer des leçons importantes.

[Image de George Beers, matchs de crosse sur le terrain du CNE, images d'une équipe de crosse de la fin des années 1880 aux années 30, Lionel Conacher avec un bâton de crosse]

Au milieu du dix-neuvième siècle, un dentiste de Montréal, le Dr George William Beers a entrepris de développer un sport emblématique du Canada : la crosse. En 1867, peu après la définition des règlements du sport, les leaders blancs ont empêché les athlètes des Premières Nations de participer aux matchs de championnat des clubs pour deux grandes raisons. Ils croyaient tout d'abord que les Autochtones et leur culture étaient archaïques et primitifs. Les responsables les croyaient inférieurs aux personnes d'origine européenne et les tenaient à l'écart des matchs. Deuxièmement, les Autochtones étaient un talent naturel pour la crosse, ce qui rendait la compétition injuste pour les Blancs. Aucun facteur génétique n'entrait cependant en jeu. C'était simplement une idée dont se servaient les élites blanches pour exclure les Premières Nations. La gloire de la victoire revenait ainsi à la classe au pouvoir. Bien présent dans le sport, le racisme se manifestait dans toutes les sphères de la société canadienne de l'époque. La loi limitait l'accès des Premières Nations à l'éducation et à l'emploi en allant même jusqu'à essayer d'éradiquer leur culture.

[Images d'Alex Decoteau, Fred Simpson et Tom Longboat en uniforme de course]

Au début du vingtième siècle, des Autochtones ont commencé à faire tomber les barrières dans le sport. Par exemple, Fred Simpson de la Première Nation Alderville en Ontario a représenté le Canada en athlétisme aux Jeux olympiques de 1908 à Londres en Angleterre et Tom Longboat de la réserve des Six Nations est devenu le meilleur coureur de fond au monde. À une époque où leurs possibilités de réussir dans la société canadienne étaient limitées, Simpson et Longboat ont représenté fièrement leur pays ainsi que les Premières Nations.

[Image d'une équipe de baseball noire, images de Herb Carnegie avec l'aimable autorisation de Bernice Carnegie, images de l'action d'un match de la LNH, images de Herb Carnegie avec son chandail des As de Québec et des Rand, Audrey et Herb à l'avant de leur voiture, Herb plus âgé devant les nombreux trophées qu'il a remportés]

Les athlètes autochtones ne sont pas les seules victimes de discrimination. Les athlètes noirs étaient confinés à des ligues de hockey et de baseball séparées pendant la première moitié du vingtième siècle. Dans les années 40, un jeune afro-canadien d'origine jamaïcaine nommé Herb Carnegie s'est hissé au sommet de la Ligue provinciale de hockey du Québec en remportant le titre de joueur le plus utile trois années consécutives. Les portes de la LNH ne se sont cependant jamais ouvertes au jeune Torontois. C'était les années 40 et il faudra attendre 1958 pour qu'un joueur noir enfile l'uniforme d'une équipe de la LNH. On a dit à Carnegie qu'il n'y avait pas d'autre raison que la couleur de sa peau pour l'empêcher de jouer dans la LNH. C'était un coup terrible pour lui, mais surtout un témoignage de nature exclusive du hockey au Canada à l'époque.

[George Reed - images de Bernie Custis lançant un ballon de football vêtu du chandail 99, tenant un ballon de football vêtu du chandail 42. Avec l'aimable autorisation de William Armstrong]

En 1945, la fin de la Seconde Guerre mondiale a écrasé les idéaux racistes de l'Allemagne nazie. Au Canada, le climat racial a évolué pour le mieux, y compris sur le terrain de football. Au début des années 50, les joueurs noirs ont commencé à jouer dans la Ligue canadienne de football. Bernie Custis, un Afro-Américain, a commencé sa carrière au Canada parce qu'on lui avait interdit de jouer aux États-Unis. L'égalité était cependant loin d'être atteinte. Les footballeurs noirs n'étaient pas encore acceptés dans tous les hôtels, mais surtout, ils subissaient de la discrimination dans la vie de tous les jours lorsqu'ils essayaient de louer un appartement ou de chercher du travail. La société canadienne n'était pas totalement tolérante et inclusive, mais le football y était plus progressif qu'aux États-Unis. Dans les années 70, de nombreux joueurs afro-américains ont rejoint les rangs de la LCF.

[Image de Ferguson Jenkins lançant une balle de baseball et photo, Vincent « Manny » McIntyre jouant au hockey, images en action de P.K. Suban et de Carey Price]

Le racisme et la discrimination n'ont jamais complètement disparu du sport, mais avec le temps, le Canada a gagné en maturité. Le sport, ainsi que notre sport national, a fait beaucoup de progrès avec les années. Le hockey a heureusement changé depuis les belles années de Herb Carnegie. Aujourd'hui, nous pouvons compter sur des modèles positifs pour la jeunesse canadienne comme les joueurs des Canadiens de Montréal P.K. Subban et Carey Price.

[Images derrière George Reed de Phil Edwards en pleine course, Larry Gains en pleine couse, George Reed portant le chandail 34 et recevant la plaque du Panthéon des sports canadiens lors de son intronisation des mains de Jake Gaudaur Jr., Harry Jerome en pleine course, Sam Langford pendant un match de boxe]

Nous pouvons être fiers de notre histoire sportive et nous devrons apprendre d'elle pour ne pas répéter l'exclusion, la discrimination et le racisme de notre passé. Nous devons plutôt bâtir sur les fondations que nous ont données ceux qui ont fait tomber les barrières raciales que le sport soit une activité inclusive et positive pour toutes les origines ethniques et culturelles.



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