Panthéon des sports canadiens Histoire et société canadienne : Sous l’angle du sport Musée virtuel du Canada (MVC)
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Il était très rare de voir des Canadiennes prendre part à des compétitions sportives avant la fin du 19e siècle. Les athlètes féminines de cette époque devaient combattre des présomptions discriminatoires voulant que les femmes n'avaient pas en elles la vitesse et la force physique requises pour participer en sport et de fausses théories médicales ayant popularisé la croyance que l'activité physique intense présentait un danger pour les capacités reproductrices des femmes. Alors qu'il était socialement acceptable pour les femmes de pratiquer des activités relativement passives tels le toboggan, le croquet, l'équitation, la raquette et le patinage, les sports de compétition durant le 19e siècle au Canada étaient un passe-temps privilégié presque exclusivement pratiqué par des hommes.

Au Canada, les femmes ont commencé à surmonter les obstacles fondés sur le sexe dans les années 1880 avec l'introduction de la bicyclette « de sécurité », comportant deux roues de même dimension. Au cours des années 1890, des clubs sociaux sont créés afin de promouvoir le cyclisme pour les hommes et les femmes. Offrant des occasions accrues d'activité physique, de mobilité personnelle et de liberté sociale, cet engouement pour le cyclisme a également changé l'apparence et le comportement des femmes en public. Les cyclistes féminines ont remplacé les longues jupes pesantes et les tailles corsetées par des vêtements plus pratiques, y compris des robes plus courtes, des jupes-culottes et des culottes bouffantes qui leur donnaient une plus grande liberté de mouvement. À la fin du 19e siècle, le cyclisme avait ouvert de nouvelles portes pour les « nouvelles femmes » indépendantes, leur permettant de participer à des sports plus compétitifs et physiquement exigeants, tels l'aviron, le tennis, le golf, le curling et le hockey.

Dame Isobel Stanley, fille du sixième Gouverneur général du Canada, a été une pionnière avant-gardiste en hockey féminin. La plus vieille photographie connue de hockey féminin au Canada montre Isobel, vêtue d'une longue robe blanche, disputant une partie de hockey improvisé près de la résidence du Gouverneur général, vers 1890. Avec ses deux frères, Isobel a aussi encouragé Lord Stanley de faire don du trophée en argent qui est devenu par la suite le trophée emblématique du championnat de la Ligue nationale de hockey. L'image de femmes de la bourgeoisie s'adonnant en groupe à une partie de hockey sur glace défiait les notions de comportement féminin respectable de la fin du 19e siècle. Suivant leur exemple, les équipes féminines de hockey se sont rapidement multipliées à travers Canada. Adoptant des noms d'équipe colorés, tels les Prairie Lilies de la Saskatchewan ou les Old Hens, leur enthousiasme communicatif a aidé les femmes à quitter les lignes de touche et à s'adonner à la pratique sportive en nombres records à l'aube du 20e siècle.


portrait photo d'Alexandrine Gibb
Alexandrine Gibb a fait la promotion du sport pour les femmes de plusieurs façons : comme athlète, administratrice sportive et journaliste. Elle a fait des démarches pour que les femmes aient les mêmes possibilités et le même accès aux installations que les hommes et elle a encouragé les femmes à créer leurs propres organisations sportives. En 1928, elle a été nommée gérante de l'équipe olympique féminine.
Collection: Panthéon des sports canadiens

photo de trois bateaux et d'une nageuse dans l'eau portant l'inscription Alex Gibb du Star et Marilyn
Alexandrine Gibb écrivait une chronique pour le Toronto Daily Star intitulée « No Man's Land of Sport ». Elle a utilisé cette chronique comme plateforme pour promouvoir le sport. Lorsque Marilyn Bell s'est proposé de traverser le lac Ontario à la nage, elle a été l'une de ses principales promotrices et a servi d'inspiration à la jeune nageuse de marathon.
Collection: Panthéon des sports canadiens

photo de Cécile Grenier portant un chapeau
Cécile Grenier a contribué à la mise en place du concept moderne d'éducation physique pour les femmes. Tout au long de sa carrière, de 1927 à 1971, elle a fait la promotion de l'éducation physique pour les femmes et les enfants en offrant des cours théoriques de formation et des occasions pratiques en sport et en éducation.
Collection: Archives UQAM

photo de femmes faisant une démonstration de gymnastique
À compter de 1927, Cécile Grenier a travaillé pour la Commission des écoles catholiques de Montréal, enseignant la gymnastique aux élèves du niveau primaire et secondaire. Dans les années 1940, elle a parachevé ses études dans l'approche de l'éducation physique pour les femmes et en plus de développer des programmes d'entraînement, elle a formé des professeurs d'éducation physique.
Collection: Archives UQAM

photo de Robina Higgins lançant un javelot
Robina Higgins Haight a été repérée par un entraîneur d'athlétisme alors qu'il la regardait performer aux épreuves de démonstration de course autour des sentiers et du lancer de la balle lors d'une partie de baseball. Elle a rapidement excellé aux épreuves de pelouse du lancer du javelot, du poids, de la balle et du disque. Elle alternait entre ses sports d'été et le basketball l'hiver, étant une compétitrice passionnée dans tout ce qu'elle faisait.
Collection: Panthéon des sports canadiens

deux médailles de forme hexagonale des Jeux de l'Empire britannique de 1938
Voici la médaille d'or de Robina Higgins Haight au lancer du javelot et sa médaille de participation des Jeux de l'Empire britannique de 1938. Après sa retraite de la compétition active, elle a continué d'exceller au golf et en curling. Sa discipline et son avantage compétitif ont fait d'elle l'une des meilleures athlètes au Canada dans les années 1930.
Collection: Panthéon des sports canadiens

photo de Phyllis Dewar portant un chandail d'Équipe Canada
Phyllis Dewar a été la première nageuse canadienne de renom en compétition internationale. Elle a commencé à nager à l'âge de quatre ans et a été motivée par son habileté naturelle et sa nature compétitive. Elle était une nageuse de haut niveau dès l'âge de 17 ans et a gagné tous les titres canadiens, établissant plusieurs nouveaux records, faisant preuve de passion et d'excellence pour son sport.
Collection: Panthéon des sports canadiens

médaille de forme ronde avec l'image de la Victoire tenant une couronne
Phyllis Dewar s'est imposée comme meilleure nageuse aux Jeux de l'Empire britannique de 1934 à Londres où elle a gagné quatre médailles d'or comme celle-ci. Les journaux l'ont surnommée la « Sirène de Moose Jaw » et la « Sirène des Prairies ». Elle a ensuite pris part aux Jeux olympiques de 1936 et a remporté une autre médaille d'or aux Jeux de l'Empire britannique de 1938 à Sydney, en Australie.
Collection: Collection privée : M.M. Robinson, prêt de William F. Clark, exécuteur testamentaire

photo de Aileen Meagher en course sur la piste
Aileen Meagher a entrepris sa carrière sportive en 1931 comme membre de l'équipe d'athlétisme de Dalhousie. Elle prenait part à des courses alors que le sport pour les femmes était encore controversé, mais grâce à sa détermination et son courage, elle s'est rapidement imposée comme détentrice des records canadiens dans les épreuves de sprint. Bien qu'une blessure l'a empêchée de participer aux Jeux olympiques de 1932, elle a fait preuve de persévérance et a gagné une médaille de bronze avec l'équipe de relais aux Jeux olympiques de 1936.
Collection: Panthéon des sports canadiens

médaille d'or des aux Jeux de l'Empire britannique de 1934 en Angleterre avec l'image d'un lion
La discipline et l'excellence d'Aileen Meagher ont été mises en évidence aux Jeux de l'Empire britannique de 1934 à Londres, en Angleterre, où elle a remporté trois médailles, y compris celle-ci, et aussi aux Jeux de 1938 à Sydney, où elle a gagné deux autres médailles. À titre d'enseignante, elle était surnommée « La professeure volante », faisant preuve d'autant de passion pour son enseignement que lors de ses compétitions.
Collection: Panthéon des sports canadiens

photo d'un bateau et de Marilyn Bell dans l'eau
Le défi avait été lancé en 1954 alors que trois nageuses tentent de devenir la première personne à traverser le lac Ontario à la nage. Après un parcours épique qui a duré 20 heures et 58 minutes, Marilyn Bell, alors âgée de 16 ans, a touché terre à Toronto. Cet exploit d'endurance lui a valu respect et renom et elle a été connue par la suite comme la « Première dame du lac ».
Collection: Panthéon des sports canadiens

perche avec anneau de métal circulaire à une extrémité
Dans une épreuve de marathon à la nage, il est interdit au nageur de « toucher terre » à quelque endroit que ce soit, et ceci comprend aussi le fait de toucher le bateau. Au cours de sa traversée épique, Marilyn était nourrie avec du pablum, qui lui était donné dans un gobelet au moyen d'une perche. Elle a dû combattre l'eau froide, les lamproies et l'épuisement, mais sa persévérance et sa détermination l'ont mené saine et sauve sur la rive.
Collection: Panthéon des sports canadiens

photo de Carol Ann Duthie sur des skis nautiques
Carol Ann Duthie a été une pionnière du sport pour les femmes à compter des années 1950 jusque dans les années 1970. Elle a pratiqué plusieurs sports, mais c'est en ski nautique qu'elle a excellé. Elle a remporté des compétitions canadiennes et internationales. Elle a continué de redonner à la société en devenant une entraîneure et en inspirant les jeunes femmes à pratiquer le ski nautique.
Collection: Panthéon des sports canadiens

skis nautiques en bois et Carol Ann sur la pointe des pieds
Le ski nautique en était à ses débuts comme sport de compétition lorsque Carol Ann Duthie a commencé à prendre part à des compétitions à l'âge 13 ans. Combinant un talent naturel avec une nature compétitive et du courage, elle faisait des sauts de 50 pieds et récoltait 400 points à l'épreuve des figures, qui étaient les meilleurs résultats de cette époque.
Collection: Panthéon des sports canadiens

photo de femmes et d'hommes avec des raquettes de tennis et un filet
Le tennis était considéré comme un sport acceptable dans les années 1890. Ce sport a été créé en Angleterre au milieu du 19e siècle et était joué sur les pelouses. Le premier club de tennis au Canada a vu le jour à Toronto en 1875 et le sport s'est rapidement répandu dans tout le Canada. Cette photo fait voir des équipes de double mixte pratiquer ce sport en 1893.
Collection: Bibliothèque et Archives Canada

La première partie de hockey féminin connue s'est jouée au Rideau Skating Club, à Ottawa, en 1889. Huit femmes y ont pris part, y compris Dame Isobel Stanley qui faisait partie de l'équipe de la résidence du Gouverneur général.
Collection: Bibliothèque et Archives Canada

Bicyclette à cadre transversal Hartford avec siège en cuir et phare avant
Cette bicyclette de sécurité à cadre transversal Hartford 1890 a permis aux femmes de s'adonner au passe-temps de la bicyclette. Le cyclisme a eu un effet libérateur chez les femmes, leur permettant de se déplacer sans chaperon afin de socialiser avec d'autres cyclistes dans les parcs et autres endroits de rencontre. Cette possibilité a amené un changement dans les vêtements de sport alors que les femmes ont adopté un « habillement plus sensé » tel des culottes bouffantes remplaçant les jupes longues.
Collection: Musée Reynolds de l'Alberta

photo d'une femme portant des culottes bouffantes, chaussée de patins à glace et tenant un bâton de hockey
Au cours des années 1890, des équipes féminines de hockey se formaient et le premier club féminin a été créé à l'Université Queens, en 1895. Dès la Première Guerre mondiale, il y avait des ligues communautaires et des équipes dans toutes les régions du Canada. À la date où cette joueuse apparaît sur cette photo de 1917, des rencontres internationales entre des équipes canadiennes et américaines avaient lieu.
Collection: Bibliothèque et Archives Canada

femme vêtue de blanc jouant un match de tennis en double mixte
La première médaille olympique remportée par une femme a été celle de Charlotte Cooper de la Grande-Bretagne aux Jeux olympiques de 1900 à Paris. Dès la fin des années 1920, les femmes jouaient au tennis à un haut niveau. La jupe de tennis a fait son apparition en 1929 et a permis aux femmes de jouer au tennis sans être gênées par les jupes longues.
Collection: Panthéon des sports canadiens



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