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Jeux d'hiver de l'Arctique : Mini-documentaire sur les Jeux d'hiver de l'Arctique

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Transcription vidéo


[Narrateur - Sharon Firth avec des images du paysage nordique en arrière-plan, des images d'une pancarte portant le message les « premiers Jeux d'hiver de l'Arctique », des images de Pierre Trudeau présent à l'ouverture des premiers Jeux d'hiver de l'Arctique à Yellowknife et d'athlètes qui participent à des sports arctiques et aux Jeux dénés.]

Les Jeux d'hiver de l'Arctique ont vu le jour en 1970 comme une manifestation sportive typique organisée pour les habitants du Nord circumpolaire. Au fil du temps, les Jeux ont été refaçonnés pour devenir un événement culturel qui exprime son caractère unique. Le premier ministre Pierre Elliott Trudeau a eu l'honneur de déclarer l'ouverture officielle des premiers Jeux, qui ont eu lieu dans la ville de Yellowknife. C'est justement la nécessité d'offrir aux habitants du Haut-Arctique l'occasion de faire du sport de compétition qui a donné l'élan à la création des Jeux. Les Jeux constituent, pour leur part, un événement international auquel avaient participé à l'origine des athlètes de l'Alaska, de même que du Yukon et des Territoires du Nord-Ouest, qui englobaient le territoire qui s'appelle de nos jours le Nunavut.

[Des images d'une danse culturelle, d'athlètes qui s'affrontent dans une épreuve de traction de la nuque, de Sharon Firth à côté du drapeau des Jeux d'hiver de l'Arctique, des images de jeux de mains, de l'épreuve de pousse-poteau, de l'avion, de la traction de la nuque et de bras de fer]

À leurs débuts en 1970, les Jeux d'hiver de l'Arctique ont regroupé quelque 500 participants et ont vu le nombre de concurrents grimper à 2 000, sans compter les milliers de bénévoles, d'entraîneurs, d'amis et de membres de famille. Par ailleurs, les Jeux ont étendu leur portée pour inclure d'autres peuples habitant dans le Nord circumpolaire, notamment des athlètes venant de la Russie, de la Scandinavie, du Groenland, du Nord du Québec et du Labrador, qui ont tous contribué à dynamiser l'ambiance de l'événement.

Parmi les nombreux participants aux Jeux, on retrouve différents groupes autochtones venant des régions circumpolaires. Le Canada compte, quant à lui, deux grands groupes autochtones qui participent aux Jeux : les Inuits et la Nation dénée, qui est la communauté des Premières nations dont la présence s'étend jusque dans la région arctique du Canada. Des peuples tant autochtones que non autochtones s'affrontent côte à côte dans des compétitions amicales. Pour veiller à ce que les retombées des Jeux se répercutent sur l'ensemble du territoire arctique, on sélectionne des athlètes à partir des nombreuses communautés qui englobent le cercle arctique. Il est plus important de réunir la diversité des peuples des régions circumpolaires à l'occasion du festival que de sélectionner tout simplement les meilleurs athlètes d'un sport donné.

[Des images d'athlètes qui font de la raquette, debout sur le podium avec des médailles Ulu, des images d'athlètes présents à des événements culturels, du défilé des athlètes et des mascottes.]

L'horaire des épreuves que l'on dresse en vue des Jeux présente parfois une certaine souplesse afin de tenir compte des besoins des athlètes et des communautés. Notons qu'il n'en est pas ainsi pour la plupart des épreuves sportives. Les athlètes sont nombreux à passer les soirées à participer à des activités multiculturelles à caractère musical, artistique, dansant et social. Ces événements culturels font partie intégrante des Jeux, car ils préconisent des valeurs clés, telles que la fierté communautaire et l'apprentissage des cultures.

[Sharon Firth à côté du logo des Jeux d'hiver de l'Arctique, des images d'athlètes qui font du ski et de la raquette, d'athlètes debout sur le podium avec des médailles Ulu, de skieurs qui participent à une compétition de biathlon et d'athlètes qui s'affrontent dans une course en raquette, des dessins artistiques en couleur représentant les jeux de mains, le saut de couverture, une balle en peau d'orignal, la traction de la nuque et le coup de pied simple. Dessins fournis par Silvia Pecota.]

Plus qu'une simple compétition, les Jeux d'hiver de l'Arctique sont une manifestation sportive et culturelle. Les Jeux prévoient différents types d'épreuves, y compris de nombreux sports populaires comme le badminton, le basketball, le patinage artistique, le ski de fond, le biathlon, le hockey et le soccer intérieur. Ces Jeux présentent de nombreuses épreuves uniques, comme la course en raquette. On y retrouve également des sports arctiques, une série de jeux traditionnels des Inuits qui est devenue une épreuve officielle en 1974, ainsi que des activités physiques traditionnelles du peuple inuit, dont onze sont prévues au programme de compétition des Jeux.

[Des images de Meika McDonald en train de décrire trois épreuves de coup de pied et de Meika McDonald comme participante à l'épreuve de coup de pied simple.]

Meika McDonald, ancienne athlète des Jeux de l'Arctique, décrit trois épreuves de coup de pied distinctes :
« Alors, il y a trois épreuves de coup de pied : le coup de pied simple consiste à sauter à partir des deux pieds pour botter la cible avec le même pied que celui qui retombe en premier sur le sol, et sans perdre l'équilibre. Le coup de pied double consiste, lui aussi, à sauter à partir des deux pieds. Il s'agit plutôt de botter la cible avec les deux pieds, avec un jeu d'un pouce, et de retomber les deux pieds sur terre sans perdre l'équilibre. Pour la savate alaskane, vous êtes assis sur le plancher, où vous tenez avec une main le pied opposé et puis vous soulevez votre corps de façon à vous appuyer sur votre bras et vous bottez ensuite la cible; lorsque vous retombez sur terre, vous n'êtes soutenu que par la jambe utilisée pour le coup de pied et la main qui la tenait. Il suffit de faire preuve d'équilibre pour que votre tentative soit jugée réussie. »

[Des images de Meika McDonald qui exécute une savate alaskane et qui célèbre son succès après la compétition. Une image de Meika McDonald qui prend la parole en compagnie de ses trois enfants, des images de participants à l'édition 2002 des Jeux d'hiver de l'Arctique, Patti-Kay Hamilton et Don True (entraîneurs de biathlon en compagnie de Liz Wright (entraîneure de raquette) aux essais territoriaux des Jeux d'hiver de l'Arctique de 2016, des membres du club de ski de Hay River et des courses de traineaux à chiens.]

À l'instar de toute autre épreuve sportive, les sports des Inuits sont amusants, enrichissants et exigeants pour tous les athlètes. Il y existe également un système de valeurs fondé sur la parenté; ce système souligne la participation aux sports des Inuits, transmettant le savoir traditionnel.
« L'élément qui ressort des jeux traditionnels des Inuits est que l'on souscrit vraiment au concept de famille, car nous y avons tous participé en tant qu'athlètes, entraîneurs, officiels et ainsi de suite, d'où cette transmission importante du savoir. Je crois d'ailleurs qu'il doit s'agir là d'une attente. Vous avez ainsi l'occasion comme athlète d'apprendre ce sport; il vous incombe donc de transmettre ce savoir, ce qui est de mise sur le plan traditionnel. »

[Des images de jeux de mains, de la traction du doigt, de pousse-poteau, de la traction du bâton et de nombreuses images du serpent à neige. Peter Daniels parle du serpent à neige, des images d'athlètes qui lancent le serpent à neige lors d'une compétition.]

Plus qu'un simple sport, les jeux traditionnels font partie intégrante de la culture indigène. Ces Jeux proposent entre autres de nombreuses activités physiques traditionnelles du peuple déné. Ces épreuves sont devenues des sports officiels en 1990, aux côtés des épreuves des Inuits et des épreuves de sports traditionnels. L'un des jeux des Dénés se nomme le serpent à neige, où l'athlète est appelé à lancer une lance aussi loin que possible le long d'une piste de glace. Peter Daniels, entraîneur aux Jeux denés, raconte le récit du serpent à neige :
« ...Il était plutôt difficile de se déplacer furtivement afin de chasser ou de tuer un caribou avec une lance proprement dite, même avec un arc et des flèches. Il arrive souvent que le caribou se fasse surprendre et se sauve par la suite. Voilà pourquoi l'on a créé le jeu Serpent à neige. Ce sport sert à l'entraînement des chasseurs. Ils s'entraînent à maintes reprises au point où ils peuvent atteindre le caribou à l'aide de cette lance très effilée à partir de grandes distances, car le caribou était réputé pour sa tendance à se coucher sur le côté sur des plaines plates. Donc le lendemain matin, surtout lorsqu'il était brumeux ou que l'animal se trouvait encore loin, on lançait un serpent à neige de façon à ce qu'il pénètre dans le ventre du caribou dormant. Et pour la plupart, on ne visait pas à tuer l'animal. C'était d'ailleurs le résultat lorsque le lancer était assez bon. Le lancer avait du moins pour résultat de blesser le caribou et de laisser des traces de sang afin de permettre aux chasseurs de suivre l'animal dans l'espoir de le chasser enfin. Le reste de la tribu, c'est-à-dire les femmes, les enfants et les aînés, rattrapait les chasseurs pour monter un camp et organiser un grand festin. »

[Sharon Firth avec des images du serpent à neige près d'elle, des images d'un coup de pied simple, Meika McDonald exécutant une savate alaskane, d'autres athlètes s'affrontent dans l'avion, Meika McDonald s'adressant à des membres de l'équipe, des athlètes s'en donnant à cœur joie alors qu'ils participent à des jeux de mains et à une danse culturelle.]

Le serpent à neige représente pour le peuple déné une façon importante de célébrer sa culture. Il permet d'inculquer à sa jeunesse l'importance de préserver la tradition consistant à vivre de la terre. Au fil du temps, les Jeux d'hiver de l'Arctique ont évolué de manière à mieux refléter les habitants de la région circumpolaire. Les cultures dynamiques de l'Arctique font découvrir à ses athlètes une expérience vraiment unique. Plus qu'une simple compétition sportive, les Jeux d'hiver de l'Arctique représentent un festival sportif et social qui rassemble des gens à l'occasion d'une célébration de la fierté, du savoir et des cultures de l'Arctique.



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