Panthéon des sports canadiens Histoire et société canadienne : Sous l’angle du sport Musée virtuel du Canada (MVC)
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[Images de joueurs de curling près de l'appui-pied et de pierres de curling, narrateur - Greg Stremlaw avec des images des débuts du curling au Canada en arrière-plan. L'annonceur décrit l'épreuve : Voici la dernière pierre de Parker à la douzième manche. L'annonceur décrit l'épreuve : Le score final est 16 à 9, et les champions canadiens de 1968, l'équipe de Ron Northcott du Calgary Curling Club en Alberta. Image panoramique de l'équipe du Brier de 1934 et du trophée du Brier.]

Le rugissement sourd de la pierre de curling glissant sur une piste parfaite de glace blanche est devenu un des symboles les plus emblématiques du sport canadien. Introduit en Amérique du Nord par les colons écossais au 18e et au 19e siècle, le curling a vu sa popularité et son prestige croître au Canada - jusqu'au niveau de sport national - plus que dans n'importe quel autre pays au monde. Exigeant une concentration mentale intense, de la stratégie et de la coordination physique, le curling est apprécié pour la camaraderie et l'esprit sportif qui le caractérisent, ainsi que pour les défis compétitifs qu'il offre.

Aucun autre événement ne célèbre autant ce sport que le Brier, le Championnat canadien de curling masculin. Organisé pour la première fois en 1927, le Brier est un tournoi à la ronde qui réunit les représentants qualifiés de toutes les provinces et de tous les territoires du Canada.

[Images du curling avec une fenêtre contextuelle d'un contenant de tabac Brier de Macdonald, écussons du Brier de 1937 et de 1997.]

Commandité à l'origine par la société MacDonald Tobacco, le nom « Brier » vient d'une marque de tabac à pipe qui contenait un bouchon en forme de cœur en argent dans lequel était encastré un cœur violet en plastique. Ceci a également inspiré les écussons violets en forme de cœur que les compétiteurs ont portés plus tard comme symbole de leur titre de champion provincial ou territorial de curling masculin.

[Image de joueurs de curling et de pierres de curling avec des poignées bleues et rouges.]

À partir de 1940, le Brier est devenu un véritable événement national qui se tient chaque année dans une communauté hôte différente, d'un bout à l'autre du Canada. Le tournoi est devenu plus moderne et a commencé à attirer un plus large auditoire. En 1940, des pierres de couleurs différentes ont été fournies à chaque équipe pour la première fois, ce qui a permis aux spectateurs de suivre plus facilement l'action.

[Images d'Al Hackner, de la double sortie d'Al Hackner au Brier de 1985. L'annonceur décrit la sortie : La dernière pierre du... - L'annonceur décrit le jeu : Est-ce qu'il va pouvoir la frapper ou la frapper légèrement, peut-être qu'il y arrivera, sa... - applaudissements]

Surnommé « Iceman », Al Hackner a été le capitaine de l'équipe de curling du Nord de l'Ontario à neuf éditions du Brier et a remporté celles de 1982 et de 1985. Hackner a défait le quatuor de Pat Ryan de l'Alberta en 1985 avec une remarquable double sortie qui était pratiquement impossible à réaliser, devenant ainsi une légende du Brier.

[Images de Hector Gervais tenant deux pierres de curling au-dessus de sa tête et photo de l'équipe de 1960.]

À 270 livres et 6 pieds 4 pouces, le curleur d'Edmonton Hector Gervais était connu comme le « Friendly Giant » (le gentil géant). Ayant remporté le Brier en 1961 et en 1974, Gervais a conçu des stratégies innovantes, plaçant des pierres de garde devant les anneaux et les contournant pour établir une protection. Gervais est décédé en 1997, mais aujourd'hui le Prix Hector Gervais est toujours remis au meilleur joueur des séries du Brier tandis qu'une bourse d'études destinée aux jeunes joueurs de curling a été établie en son nom en 1999.

[Images de Kevin Martin en train de jouer au curling, de la veste olympique de Martin, de l'équipe de Martin tenant le trophée du Brier de 2009, images d'action.]

Également originaire d'Edmonton, Kevin Martin a remporté quatre titres du Brier en 1991, 1997, 2008 et 2009. Double médaillé olympique, le vieil ours a gagné nombre de championnats et d'événements comme le Grand Chelem, rehaussant le profil du curling compétitif tout en attirant des commanditaires et en récoltant des prix lucratifs. Retraité en 2014, il a continué à partager ses habiletés avec de jeunes athlètes par l'intermédiaire de la Kevin Martin Curling Academy.

[Greg Stremlaw, images de Russ Howard avec la médaille d'or olympique et participant à d'autres événements de curling.]

Même s'ils captivent le public par des réalisations remarquables, les champions du Brier aspirent à des normes élevées en matière d'esprit sportif. Russ Howard a participé au Brier à quatorze reprises et a remporté le titre en 1997 et en 1993. Toutefois, même au sommet de sa gloire, il a affirmé ceci : « Vous n'êtes aussi bon que votre dernière pierre. »

[Images de Ken Watson en train de jouer au curling, photo de buste et photo avec l'équipe de 1940.]

Souvent, les champions attribuent leurs succès sur la glace au travail d'équipe, à la résilience et à l'esprit sportif. Ken Watson, le premier capitaine à avoir remporté trois titres du Brier, a fait partie des étoiles du curling au cours des années 1930 et 1940. Surnommé « Mr. Curler » (monsieur Curleur), Watson croyait qu'il était impossible de connaître du succès au curling sans un travail d'équipe bâti sur la coopération, la tolérance et le respect mutuel.

[Images de Ron Northcott nettoyant une pierre et en train de jouer au curling.]

Nombreux sont les autres champions du Brier qui croyaient aussi que le véritable esprit sportif naissait des échecs, aussi bien que des succès. Selon Ron Northcott, qui a remporté trois titres du Brier et les Championnats du monde en 1966, 1968 et 1969, les équipes de curling doivent souvent « perdre ensemble avant de pouvoir gagner ensemble ».

[Images de Matt Baldwin en train de jouer au curling et avec les membres de son équipe.]

Matt Baldwin, qui a représenté l'Alberta cinq fois au Brier et remporté trois titres, dont une fois avec une équipe invaincue en 1957, croyait aussi que la défaite était dans certains cas la meilleure chose qui pouvait arriver à une équipe de curling, parce qu'elle engendre la résilience et crée des occasions précieuses d'apprendre de ses erreurs.

[Image de joueurs de curling récents et personnes au Patch du Brier.]

Au cours des années 1980 et 1990, alors que l'auditoire du tournoi s'agrandissait et que des records d'assistance s'établissaient, le Brier a continué de promouvoir l'unité nationale. En 1982, l'aire de socialisation où les joueurs de curling se mêlaient aux spectateurs entre les tirages au sort a été nommée le Brier Patch, un nom que les organisateurs utilisent encore aujourd'hui.

[Images d'artistes sur une scène au Patch du Brier, de Greg Stremlaw et des images de joueurs de curling et de partisans en train de les encourager.]

En 1996, le Brier s'est tenu à Kamloops, en Colombie-Britannique, dans la foulée du difficile référendum sur la souveraineté du Québec. Au Patch du Brier, l'équipe du Québec est montée sur scène pour chanter « Ô Canada » devant un auditoire ému, venu de partout au pays pour soutenir la solidarité nationale. Célébrant les liens unifiant les Canadiens d'un océan à l'autre, le Brier a démontré de manière forte la raison pour laquelle le curling est devenu un passe-temps apprécié dans tout le pays, qui unit les partisans et les athlètes dans un esprit de camaraderie et de compétition depuis plus de 80 ans.



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